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Mortuary

Les Rencontres d'Arles, France

4 juillet 2016 - 25 septembre 2016

Dans ses clichés, Daisuke Yokota évoque les lieux habités, les jardins secrets, les lieux intérieurs que chacun porte en soi. Cette conception métaphorique de l'espace, d'un espace mental fictif ou vécu, invite le spectateur à plonger dans un monde flottant, entre présence et absence, entre oubli et résurgence. Cette dynamique introspective qui se traduit, par la répétition et la manipulation d'un même corpus d'images, témoigne -  tel un lointain écho -  de son obsession de mettre au jour le flux tendu de ses propres souvenirs. Sans début ni fin, son écriture photographique suggère les liens perdus avec le passé, les strates enfouies et les vérités cachées ou refoulées.

Mouna Mekouar, commissaire de l'exposition



Dans mes rouleaux de papier photographique ne figurent plus aucun souvenir détaillé, seulement une mémoire de sentiments confus. J'ai tendance à porter un regard sur le monde par-delà ces effets. J'aime photographier la nuit, j'ai donc recours à d'autres sens que la vision, telle l'ouïe. J'agis par exemple en anticipant des événements ou des circonstances qui surgissent dans mon environnement sonore : le bruit des pas d?un homme qui passe, d'une voiture à l'approche... De fait, mon attention se porte davantage sur l'arrière-plan que sur les objets qui devaient initialement constituer mes sujets. Les impressions sensorielles que je ressens lors de la prise de vue diffèrent de mes souvenirs, et ce décalage de sensations se propage à mesure que le temps passe. La photographie m'aide à transformer le spectacle de l'instant présent en souvenir, mais elle échoue à capter ma mémoire ou mes émotions. Or, il me semble indispensable de rendre visibles ces choses invisibles.

Daisuke Yokota



Vue d'exposition "Daisuke Yokota - Mortuary", Rencontres d'Arles, France, 2016 © Jean-Kenta Gauthier (Paris)


> le site des Rencontres d'Arles