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Perdre aussi nous appartient [Losing Is Also Still Ours]

Jean-Kenta Gauthier Odéon & Vaugirard

12 février 2023 - 29 avril 2023

Jean-Kenta Gauthier Odéon & Vaugirard
5 rue de l'Ancienne-Comédie  75006 Paris
4 rue de la Procession  75015 Paris

Vernissage: dimanche 12 février, 14h - 19h
Horaires: mercredi - samedi, 14h - 19h

Nous sommes heureux de présenter l'exposition collective Perdre aussi nous appartient avec les oeuvres de Daniel Blaufuks, Raphaël Dallaporta, JH Engström, Capucine Gros, Mishka Henner, David Horvitz, Alfredo Jaar, Ethan Levitas, Daido Moriyama, Hanako Murakami, Anders Petersen, Stéphanie Solinas, et Daisuke Yokota. L'exposition se tient dans les deux espaces Odéon et Vaugirard.


Cette exposition est un défi à la hauteur de la subtilité des mots du poète Rainer Maria Rilke (1875-1926): « Perdre aussi nous appartient » (lettre à Hans Carossa, 7 février 1924). Quelque chose se perd toujours, et cette perte même est précieuse.

Chacune des oeuvres qui compose l'exposition est, comme aime à dire Alfredo Jaar, un « exercice de représentation ». Représentations du monde, de l'intime, de la souffrance, de la violence, du plaisir, du silence et du fracas. Ce faisant, aucune des oruvres qui compose cette exposition ne dicte ce qu'il faut voir. Présenter avec clarté en quoi toute représentation conserve une opacité irréductible et précieuse, tel est le défi de Perdre aussi nous appartient.

Si l'opacité est une métaphore de l'écart entre l'idée et sa réalisation, ou entre les réalités de chacun, elle offre une place à l'imagination de celui qui contemple l'oeuvre. Imaginer l'horreur ou un courant d'air, un événement historique ou un lieu mythique, ou encore une image latente qui n'adviendra jamais. Trait d'union olfactif, Air de l?image (2022) de Hanako Murakami, parfum qui réitère l'odeur qui embaumait l?atelier de Nicéphore Niépce (1765-1833), l'un des inventeurs de l'image moderne, est diffusé dans les deux espaces.

Cette exposition est une tentative dont la nature convoque un titre qui peut nous résister. Et si vous lisez encore ce texte, il est probable que les mots de Rilke, « Perdre aussi nous appartient », vous aient déjà ou encore échappé. Cette exposition est une tentative de résumer plusieurs années d'échange avec des artistes qui brisent les significations établies et rendent le monde possible. Alors qu'on prône l'immédiateté et la transparence, cette exposition est également, sans s'y résumer, un commentaire sur la photographie, l'illusion de l'indice et l'obsession de l'enregistrement, l'ampleur des interstices.


(Jean-Kenta Gauthier, janvier 2023)