Marrakech: Shooting Light
MMP+, Marrakech
Qu'il se soit trouvé dans un lieu par sa volonté ou par accident, les milieux urbains ont toujours été au coeur de la pratique de Moriyama, des bars et clubs clandestins de Shinjuku aux ruelles calmes et parfois désertes de petites villes du Japon. Sensible à l'idée d'errer dans la ville, de s'abandonner au flux et reflux de la foule, et à des moments apparemment insignifiants de la vie quotidienne, Moriyama est un maître dans l'art de dénicher les scènes anodines et des images qui cristallisent parfaitement ses souvenirs d'un moment particulier et d'un lieu. En intitulant son retour à Marrakech 'Shooting Light' (litt. Photographier la lumière), Moriyama attire l'attention sur la chose même qui l'a frappé à propos de la ville lors de sa visite en 1989: cette lumière éblouissante et saturée et, par extension, les ombres profondes qu'elle projette; mais aussi sur l'intérêt qu'il a pour la naissance de la photographie et le 'mythe de la lumière' qui naît avec son avènement. Il est tout aussi significatif que le travail de Moriyama à Marrakech s'inscrive dans la suite de ses séries clés des années 1980. Les ensembles 'Light and Shadow' et 'Lettre à St-Loup', ont vu Moriyama revenir à une exaltation du contraste, transformant les scènes et les objets de tous les jours en des compositions extraordinaires.
(extrait de 'MARRAKECH : SHOOTING LIGHT' par Simon Baker, conservateur en chef du département Internation Art & Photography, Tate Modern)